Berceau de l'humanité, l'Afrique serait-elle devenue la poubelle de
l'Occident ?
Les déchets dangereux deviennent de plus en plus un enjeu des
relations internationales notamment entre pays développés au Nord et
pays en voie de développement au Sud. Le dernier exemple de
déversement direct de déchets du Nord en Afrique est celui de la Côte
d'Ivoire en août 2006. Il s'agit de déchets industriels très toxiques. Dans
le passé, des milliers de tonnes de substances toxiques ont été déversés à
Cato Ridge en Afrique du Sud et Kojo au Nigeria. On estimait en 1992, à
un million de tonnes les déchets toxiques que des entreprises italiennes
auraient déversés sur les côtes de la Somalie à la faveur de l'anarchie qui
règne dans ce pays. Le Bénin et la Guinée-Bissau ont aussi signé
respectivement en 1988 et 1987 des contrats de récupération de déchets
industriels toxiques en provenance de l'Europe et de l'Amérique du Nord.
Pour les industries occidentales, la raison d'être de ce trafic se situe
dans des obstacles juridiques, financiers et sociaux, ainsi que dans la
logique de rentabilité immédiate. Pour les Etats africains, elle réside
essentiellement dans la crise économique et financière ambiante.
Comment les Etats africains peuvent-ils arriver à une gestion
écologiquement rationnelle de ces déchets ? De quelle manière peuvent-ils
assurer une gestion efficiente des déchets dangereux produits localement
et se prémunir efficacement contre l'invasion de ceux étrangers ? Quels
sont les mécanismes normatifs et institutionnels de cette gestion ? Et,
sont-ils efficaces ?