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José Rodrigues dos Santos

  Photo : ©Slides and Bites

 

Âge : 58 ans

Signe / Traits de caractère particulier   Je suis du signe du bélier et je dirais que mon trait de caractère particulier est l’entêtement. Cela se fait certainement ressentir dans la vie de tous les jours mais pas dans ma manière d’écrire, selon moi.

 

Auteur de polars – et autres romans – à succès, José Rodrigues dos Santos, marié et père de deux enfants, est également journaliste et particulièrement connu au Portugal comme le présentateur phare du journal télévisé de la première chaîne publique du pays. Entre fictions historiques et thrillers scientifiques, l’écrivain a avant tout à coeur de transmettre la vérité à travers la fiction. Rencontre.

Vous êtes portugais, né au Mozambique et vous avez même vécu à Macao. Comment avez-vous appris à parler français ?

JRS : J’ai appris le français pendant deux années au lycée au Mozambique. Mais mon vrai professeur fut la bande dessinée franco-belge. Je lisais la BD en portugais et je me suis rendu compte qu’il y avait un tas de bandes dessinées non traduites. Alors, j’ai commencé à lire en français. C’est la raison qui explique que je parle français aujourd’hui… Même si on dit que, en conséquence, j’utilise des expressions francophones un petit peu drôles, par Toutatis !

Présentateur de journal télévisé, journaliste, reporter de guerre, romancier… Autant de facettes qui vous caractérisent. Comment en êtes-vous arrivé à écrire des romans ?
JRS : Par accident, vraiment. Le président de l’Association des Écrivains Portugais a lu mon doctorat et m’a dit que l’âme d’un écrivain sommeillait en moi. Je ne le croyais pas, mais il m’a demandé d’écrire un conte pour son magazine littéraire. En le réalisant, je me suis rendu compte que j’avais écrit un conte de 200 pages. C’est finalement devenu mon premier roman. Je travaille vite et comme beaucoup de gens, je trouve toujours le temps pour faire ce que j’aime ! Après ce premier essai, je suis devenu accro à l’écriture, et particulièrement à la fiction. 

 

Policier, roman, fiction… Comment catégoriseriez-vous vos livres ?
JRS : Ce qui m’intéresse dans la littérature, c’est sa capacité à dire des choses vraies par le moyen de la fiction. Alors, j’utilise n’importe quel genre pour y arriver. Si je devais placer mes romans dans une catégorie, je dirais peut-être la fiction-vérité.

 

Vous distillez énormément d’informations dans vos romans, ce qui permet aux lecteurs d’apprendre beaucoup de choses mais ils ont aussi du mal à distinguer le vrai de la fiction…
JRS : En effet, et tout cela vient de ma curiosité ainsi que de mon obsession pour la vérité. Je ne pourrais jamais écrire un bouquin qui n’a aucun rapport avec la réalité. Le réel est la grande source de la vraie littérature, l’origine et le destin de ma fiction. Ce que les grandes oeuvres de la littérature universelle partagent entre elles, ce n’est pas le grand style, même s’il est important, mais le fait qu’elles expriment, même métaphoriquement, des vérités profondes sur notre monde.

Enquêtes policières, religion et christianisme, histoire… Ce sont des thèmes récurrents dans vos écrits...
JRS : Tout à fait et je pense que ces sujets fascinent tout le monde. Mes romans touchent la religion, l’histoire, la physique, la biologie, l’ethnologie, pour poser des questions importantes : « Qu’est-ce que la science a découvert au sujet de l’existence de Dieu ? », « Qu’est-ce que la science a découvert sur ce qui arrive après la mort ? », « Est-ce qu’il est possible de devenir immortel et si oui, comment y parvenir ? », « Est-ce que les animaux ont une conscience ? », etc. En utilisant des polars, des histoires d’aventures, des histoires d’espionnage, j’essaye de répondre à ces questions. Du coup, mes lecteur·rice·s apprennent des choses vraies tout en profitant d’une histoire de fiction. C’est chouette, non ? (rires)

Justement, comment trouvezvous le sujet d’un roman ?
JRS : Tous mes romans démarrent avec une idée : quelque chose que j’ai vu durant un voyage, ce qu’une personne m’a dit, une information que j’aurais lue... Il n’y a pas de formule unique ! Une fois que j’ai mon idée en tête, je recherche tout ce qui existe sur le sujet, tout ce que l’on sait déjà. Après cette étape, je développe une intrigue fictionnelle qui me permet d’approfondir le sujet non-fictionnel. Et finalement, j’écris. Par exemple, l’idée de mon dernier roman, Âmes animales, m’est venue suite à la lecture d’articles dans des magazines scientifiques qui traitaient de grandes découvertes récentes au sujet de la cognition animale.

D’ailleurs, à l’heure où cette interview sera dévoilée, Âmes animales sera disponible dans toutes nos librairies. Que pouvez-vous dire aux lecteur·rice·s qui
n’ont pas encore sauté le pas pour le lire ?

JRS : Âmes animales est un polar. Un Belge, Noé Vandenbosch, est tué à Lisbonne. Notre héros, Tomás Noronha, doit trouver l’assassin pour innocenter sa femme qui est accusée du meurtre. Son enquête va amener Tomás sur les traces du mystère d’un grand tableau du peintre flamand Hieronymus Bosch, Le Jardin des délices, et des récentes découvertes scientifiques autour de la cognition animale. Mon roman traite donc de l’intelligence, des émotions, de la conscience et du langage des animaux. Saviez-vous qu’il y a des animaux qui comprennent l’arithmétique ? Que les perroquets comprennent ce qu’ils disent lorsqu’ils parlent le français, par exemple ?
Et puisque la science démontre aujourd’hui qu’il n’y a aucune différence fondamentale entre les animaux et les humains, mon roman pose une question simple : « Que faisons-nous, en tant qu’humains, aux animaux, sachant que parmi toute la biomasse des animaux vertébrés sur la planète, seuls 3% sont en liberté ? ». Que révèle ce fait sur nous-mêmes ? C’est là une question fondamentale.

Pouvons-nous espérer découvrir un prochain roman bientôt ?
JRS : Bien sûr, je travaille déjà sur un nouveau sujet mais il est encore trop tôt pour en parler… Patience !

 


 

Mon livre de chevet

The Perfect Police State – An Undercover Odyssey Into China’s Terrifying Surveillance Dystopia of the Future de Geoffrey Cain. C’est un livre important pour connaître le système totalitaire en Chine.

Le livre qui m'a le plus touchée

Of Human Bondage de William Somerset Maugham. C’est une autobiographie déguisée. Une belle histoire bien racontée et avec profondeur, dans un style simple, sans prétention.

Le livre que j’aimerais que l’on m’offre 

Il n’y en a aucun, j’ai tout ce qu’il me faut !

 Le livre que j’aimerais offrir en cadeau ?

Siddhartha d’Herman Hesse. Je considère que c’est un livre simple et beau, donc un cadeau parfait.

 

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