Avec la fin du «siècle de l'automobile» et de l'«ère du pétrole», ce sont
aussi la télévision, les industries de programme et les industries culturelles
en général qui sont entraînées dans une crise profonde, subissant la
désaffection d'une partie croissante de la population. L'ensemble du
système consumériste s'avère aujourd'hui caduc.
Dès son origine, Ars Industrialis a soutenu que le consumérisme constitue
un processus autodestructeur, soumettant les technologies d'information et
de communication à l'hégémonie d'un marketing irresponsable et empêchant
la formation d'un nouvel âge industriel. Car au cours de la dernière décennie,
un autre modèle comportemental est apparu qui dépasse l'opposition de
la production et de la consommation, dont le logiciel libre et les licences
creative commons sont les matrices conceptuelles et historiques.
Ce nouveau modèle constitue la base d'une économie de la contribution. Il
permet d'espérer qu'après la domination de la bêtise systémique à laquelle
aura conduit le consumérisme, les technologies numériques seront mises au
service d'une nouvelle intelligence collective et d'un nouveau commerce
social - pour autant qu'émergent une volonté politique et une intelligence économique
nouvelles, et que s'engage la lutte pour en finir avec la mécroissance.